Mars 2020.Confinement. Montpellier ville déserte.
Plus de pubs, plus d'étudiants, plus de cafés, plus de restaurants.
Dans ce grand théâtre de pierres vide, le silence.
Alors resurgissent dans les rues du Clapas,
comme une fresque oubliée,
comme un palimpseste humidifié,
le galop des calèches, les amours du passé,
la rumeur des colères, les destins insensés,
les bruits du monde oubliés.
Toutes ces histoires extraordinaires,
rencontrées au hasard de mes lectures,
et qui bruissent encore entre les murs.
Trouver derrière les pierres les souvenirs d'antan.
Depuis longtemps, déjà, j'en cherchais les mystères.
Retrouver la vibration des passions.
Sans librairies, sans bibliothèques.
Commencer en me fiant à ma mémoire,
aux quelques livres de ma maison,
et aux murmures arachnéens de la toile.
Fouiller, creuser, faire des heures de recherches,
d'enquêtes et de contre-enquêtes
pour trouver ma voie dans ce dédale d'informations.
Au-delà de l'histoire officielle des guides touristiques.
Et puis, dans la torpeur des rues,
dans la lumière des petites places,
dans le charme des calades,
dans la fraîcheur des fontaines,
retrouver la trace de ces vies d'autrefois.
Mon plus grand plaisir était d'aller faire des photos,
par les matins ensoleillés d'automne,
avec, dans les rues, personne.